Constitution vivante

La Constitution vivante (en anglais : Living Constitution) est une théorie de l'interprétation juridique développée dans le constitutionnalisme américain, selon laquelle le contenu d'une constitution est dynamique et évolue sous l'influence des changements sociaux. L'idée d'une "constitution vivante" consiste en ce que l'état actuel de la société contemporaine doit être pris en compte dans l'interprétation des phrases constitutionnelles clés créées au XVIIIe siècle[1].

Selon le juge Oliver Wendell Holmes Jr, les litiges constitutionnels "doivent être examinés à la lumière de toute notre expérience, et non pas seulement de ce qui a été dit il y a un siècle".

La Constitution est définie par cette théorie comme la Loi vivante du pays, car elle est transformée en fonction des nécessités du temps et des circonstances[2].

Le terme est apparu pour la première fois en 1927 dans le titre du livre du professeur Howard McBain, The Living Constitution : A Survey of the Realities and Legends of Our Fundamental Law.

Les arguments en faveur de la Constitution vivante varient mais peuvent généralement être répartis en deux catégories. Premièrement, le point de vue pragmatique soutient que l'interprétation de la Constitution conformément à sa signification ou à son intention initiale est parfois inacceptable sur le plan politique et qu'une interprétation évolutive est donc nécessaire[3].

La seconde, relative à l'intention, affirme que les rédacteurs de la Constitution américaine ont spécifiquement écrit la Constitution en termes larges et flexibles pour créer un document aussi dynamique et "vivant".

Les opposants à cette idée font souvent valoir que la Constitution doit être modifiée par un processus d'amendement, car permettre aux juges de changer le sens de la Constitution, loi fondamentale qui fonde l'État nuit la démocratie. Un autre argument contre la Constitution vivante est que les parlementaires, chargés de faire les lois, représentent mieux la volonté des États-Unisiens que les juges constitutionnels puisque des élections périodiques permettent aux individus de voter sur qui les représentera au Congrès des États-Unis et que les membres du Congrès devraient être plus sensibles aux opinions de leurs électeurs alors que les juges fédéraux ne sont pas élus par exemple.

Une alternative au concept de constitution vivante est ce qu'on appelle "l'originalisme", qui repose sur la conviction que le pouvoir judiciaire ne devrait pas créer, modifier ou abroger les lois (car cela révèle normalement du domaine du législateur), mais seulement les faire appliquer.

Les partisans de la théorie de la Constitution vivante, tels que les professeurs Michael Kammen et Bruce Ackerman, se qualifient d'organistes[4],[5].

  1. (en-US) Winkler, Adam. A Revolution Too Soon: Woman Suffragists and The "Living Constitution". 76 NYULR 1456, 1463 ("Based on the idea that society changes and evolves, living constitutionalism requires that constitutional controversies, in the words of Justice Oliver Wendell Holmes Jr., "must be considered in the light of our whole experience and not merely in that of what was said a hundred years ago.")
  2. (en-US) Dr. Ansari Zartab Jabeen, « Indian judiciary and transformative constitutionalism », The Lex-Warrier: Online Law Journal,‎ , p. 107-115 (ISSN 2319-8338, lire en ligne)
  3. (en) Morgan Chawawa, The United States Constitution and the Bible Conflict or Compromise: Exercise Your “Rights” as a Citizen Christian Pursuing the American Dream, WestBow Press, (ISBN 978-1-9736-5383-7, lire en ligne)
  4. (en-US) Bruce Ackerman, The Holmes Lectures: The Living Constitution, The Harvard Law Review Association, (lire en ligne)
  5. (en) Xenophōn I. Kontiadēs, Engineering Constitutional Change: A Comparative Perspective on Europe, Canada and the USA, Routledge, (ISBN 978-0-415-52976-1, lire en ligne)

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